« Que pas une de nos actions ne soit pure de la colère » (Aden Arabie, 1931)

Revue ADEN

mercredi, 21 septembre 2022 12:17

Allons au-devant de la vie ! La question des loisirs n°19 de la revue Aden. Paul Nizan et les années 30 (octobre...

mercredi, 21 avril 2021 18:34

Devant la guerre Septembre 1938-septembre 1939 n° 17-18 de la revue Aden. Paul Nizan et les années 30   (avril...

Le Monde diplomatique, novembre 2007

Aden - Paul Nizan et les années trente Dans la dernière livraison, consacrée à « Féminisme et communisme », un article sur l'instrumentalisation littéraire du thème communiste dans le roman de Louis Aragon, Les Cloches de Bâle, Dolorès Ibarurri, Marie Curie, les trois premières femmes ministres du Front populaire (à une époque où les femmes n'avaient pas encore le droit de vote...), etc.

 

 

Le Magazine littéraire, janvier 2008

La revue des revues

Aden, comme il se doit, aborde Paul Nizan et les années 30 : riche et gros dossier « Féminisme & Communisme » évoquant Henriette, sa femme, ou Simone Téry, son égérie, sur fond de Front populaire, guerre d’Espagne et montée du nazisme.

Serge Safran.

 

 

Courant alternatif, janvier 2008

Dans cette dernière livraison de la revue d'études nizaniennes, on trouve une quantité impressionnante d'approches et de personnages différents. Et c'est bien cela qui en fait l'intérêt. D'abord parce que ce foisonnement reflète à merveille ce que furent les années d'entre les deux guerres, ces multiples respirations entre deux horreurs capitalistes. Une période souvent mal comprise et qui attire des jugements lapidaires, des salves d'amour ou de haine distribuées sans nuances. Il importerait pourtant de mieux la renifler afin de mieux saisir notre présent.

Le communisme dont il est question est bien celui de cette période, du Parti et de ses dissidences, parfois, mais rarement, libertaire. Le féminisme également, qui ferait bondir bien des radicales, et même des radicaux. Evidemment, souvent « femmes de ... » comme M.-C. Vaillant Couturier entre père et mari, elles revendiquent l'égalité mais sont rarement critiques de la famille et du patriarcat. Mais après tout, ce féminisme-là d'il y a 70 ou 80 ans, qui se pose la question de la spécificité de l'oppression des femmes - sont-elles seulement des prolétaires ? - vaut largement celui, post-moderne, de la parité dans les conseils d'administration ou sur les listes électorales. Et, au moins, c'est le plus souvent en termes de classes que les questions sont posées.

On croise des femmes assez connues des milieux militants, comme Magdeleine Paz, Federica Montseny, Dolores Ibarruri, Ida Mett ou Suzanne Buisson mais on découvre aussi des figures trop éclipsées comme Alice Gerstel l'épouse, elle aussi !, de Rühle, comme Simone Téry ou Andrée Viollis.

Citons, pour terminer, cette phrase de Magdeleine Paz, révolutionnaire, pacifiste et antistalinienne : « Il n'y a pas d'écriture féminine, pas de pensée féminine… Il n'y a que des femmes qui s'enferment dans des genres (littéraires) dévolus socialement aux femmes. »

Les prochains numéros de la revue porteront sur « Pacifisme et antimilitarisme », en octobre 2008 ; «Anticolonialisme des années 30 », en octobre 2009 ; « Intellectuels, écrivains et journalistes aux côtés de la république espagnole (1936-1939)» en octobre 2010.

J-P.D.

 

 

Alternative libertaire, mai 2008

À l'occasion de sa sixième livraison, la revue Aden. Paul Nizan et les années trente consacre un épais dossier à la question des liens entre « féminisme et communisme ». Le principe éditorial de cette revue est d'explorer les résonances de la politique, de la culture, de l'histoire sur les écritures (qu'elles soient littéraires ou journalistiques) de la décennie qui précèdent la Seconde Guerre mondiale. Le numéro précédent fut consacré aux « Intellectuels, écrivains, journalistes aux côtés de la République espagnole ».

Il est utile de rappeler que le mouvement des femmes n'est pas né dans les années 1960 et 1970, mais qu'il a une longue histoire et que la période de l'entre-deux- guerres fut particulièrement riche, comme le montre le très fourni dossier de « Textes et témoignages retrouvés » que le lecteur peut découvrir dans ce numéro. Les inégalités dans la vie quotidienne et/ou la vie professionnelle, notamment littéraire, suscitent des réflexions toujours aussi pertinentes. Les militantes du mouvement libertaire trouvent leurs places dans ce dossier où sont étudiés aussi bien les parcours de Federica Montseny que des Mujeres Libres, et l'on peut lire un texte d'Ida Mett sur la politique du Front populaire français et la situation en Espagne.

Le lecteur trouvera aussi de nombreux comptes rendus de lecture sur l'actualité éditoriale consacrée à la littérature ou l'histoire des années trente.

 

 

Le Grognard, juin 2008

À tous ceux qui doutent parfois du bon état de santé du secteur de l'édition française, à tous ceux que désolent les publications de circonstances, les parutions en rafales relatant les moindres faits et gestes des stars du show-biz, du sport ou de la politique, à tous ceux qui ne supportent plus les best-sellers préfabriqués, les revues élitistes consensuelles et branchées, à tous ceux-là j'ai envie de dire : ne perdez pas espoir. D’irréductibles gaulois continuent encore et toujours à lutter contre la marchandisation et la peopolisation de la « chose littéraire ». Vous en voulez la preuve? Et bien, procurez-vous au plus vite le dernier numéro de la revue Aden, Paul Nizan et les années trente (octobre 2007) consacré à la question des liens entre le féminisme et le communisme durant l'entre deux guerres.

La question de l'émancipation féminine et de la défense des droits fondamentaux des femmes s'est très vite retrouvée mise en parallèle avec les différentes idéologies de libération des individus, qu'elles soient libertaires, individualistes ou collectivistes. Et la difficulté de savoir si la question féminine n'était qu'une dimension d'une problématique plus globale (l'émancipation de tous les individus) ou un problème spécifique et indépendant est naturellement apparue.

Les différents contributeurs du n°6 d'Aden ne nous apportent bien entendu pas de réponses définitives sur ces interrogations - aussi insolubles sans doute que la célèbre énigme de l’œuf et de la poule - mais ils nous offrent, aux travers de leurs études des éléments de réflexion qui ne manquent pas d'intérêt.

Tout d'abord, nous découvrons - ou redécouvrons - une superbe galerie de portraits de femmes qui, à des titres variés et à des degrés divers, ont marqué l'histoire du féminisme : Magdeleine Paz, Louise Weiss, Marie-Claude Vaillant-Couturier, Simone Téry, Andrée Viollis, Madeleine Jacob etc. Autant de femmes, très différentes les unes des autres, dont les combats ne sont pas toujours les mêmes, mais qui se retrouvent quasi toutes sur un point : la femme est un homme comme les autres ! Et affirmer cela dans les années 30 demande un courage évident et sous-entend, pour celles qui choisissent de mener cette lutte un acharnement indéfectible et quotidien. Et pas seulement contre les « forces réactionnaires», mais aussi, et surtout, paradoxalement, contre les idéologies dites «progressistes» et émancipatrices, notamment le communisme. Car si une partie des grands leaders populaires trouve très « logique » que l'égalité des sexes soit sous-entendue dans le principe de l'égalité pour tous, dans les faits, les engagements publics comme privés restent très mesurés.

Une lettre d'Henriette Nizan à Paul Nizan (reproduite p. 277 et suivantes), pleine de drôlerie et d'élégance, prouve d'ailleurs de manière criante que, si certains hommes trouvent tout à fait normal que les femmes soient de plus en plus nombreuses à se hisser dans le monde des lettres, de la pensée, de la politique... elles ne doivent pas pour autant trop délaisser leurs charges « naturelles » : s'occuper des enfants, du foyer, de l'intendance... Plus de droits, pourquoi pas... Mais pas moins de devoirs !

La seconde partie de ce sixième numéro d'Aden est bien entendu consacrée plus spécifiquement à Paul Nizan. Le Nantais que je suis est obligé d'accorder une mention spéciale à l'étude que signe Jean-Louis Liters sur la « Rue de la paix ou Nizan à Nantes en pleine Conspiration » qui nous permet de vérifier à quel point Nizan a alimenté la fiction de sa Conspiration à la source des souvenirs très précis de son passage dans la Cité des Ducs.

Stéphane Beau.

 

 

Dissidences, décembre 2008

Toujours excellente, à la fois dans ses choix thématiques et dans la rigueur sans faille des articles abondamment pourvus de notes de bas de pages concises mais précises, la revue annuelle de l'équipe du Groupe Interdisciplinaire d'Etudes Nizaniennes (G.I.E.N.) de Nantes propose pour 2007 un copieux numéro sur les rapports entre le(s) combat(s) féministes et le communisme, illustré comme les numéros précédents par Jean-René Kerézéon.

Quasiment toutes les sensibilités du féminisme sont confrontées à cette « grande lueur à l'est » (Jules Romains, Les hommes de bonne volonté, tome 29), qui apparaît, de prime abord, comme « une aurore » annonciatrice de temps nouveaux et comme « un incendie » capable de réduire en cendres tout l'appareil répressif et idéologique dont les femmes sont victimes. Karl Marx n'avait-il pas diagnostiqué que le degré d'évolution d'une société se mesure à la condition faite aux femmes ?

L'ensemble des contributions est construit autour de trois attitudes, trois tendances, trois chemins empruntés par les féministes. La première manière identifie le combat des femmes à celui des opprimés masculins, suivant en cela l'axiome : « Les femmes sont des prolétaires comme les autres ». Donc le problème particulier des femmes n'en est pas un et tout devrait se résoudre avec le bouleversement social. La seconde, elle, introduit un distinguo entre les deux combats car, la femme cumulant « les aliénations (économiques et conjugales) » (p. 13), elle est en quelque sorte « le prolétaire de l'homme » suivant une formule bien connue. La troisième attitude consiste en une mise à distance. A travers des parcours comme ceux de la romancière et journaliste communiste Simone Téry (Angels Santa, p. 113), de la célèbre pacifiste Louise Weiss (Yaël Hirsch, p. 35) ou de l'antifasciste et antistalinienne allemande Alice Rühle-Gerstel, épouse méconnue du théoricien des Conseils ouvriers Otto Rühle, qui se suicida le jour où son mari mourut (Britta Jürgs, p. 133), le lecteur prend conscience de cette diversité des engagements. Des témoignages et des textes, extraits d'ouvrages ou articles, permettent d'entendre ces femmes, nombreuses à prendre la plume (on remarquera la proportion élevée de journalistes) pour faire connaître la situation en Espagne pendant la guerre civile, en Chine, en Allemagne soumise peu à peu au nazisme ou en U.R.S.S. On connaissait la vigueur d'une Andrée Viollis ou de Madeleine Jacob, mais beaucoup moins la figure de l'Américaine Agnès Smedley, qui passa treize ans de sa vie militante aux côtés des communistes chinois, et qui, dans son pays, fut ensuite accusée d'être une espionne communiste.

La dernière partie de ce numéro continue d'explorer les multiples facettes de Paul Nizan, face à Munich ou dans ses rapports avec le groupe surréaliste, dans une passionnante étude de Patrice Allain (p. 287). De nombreuses recensions de livres (près de 70 pages !) terminent ce volume. Le lecteur sensible aux approches diverses pourra comparer, à propos d'un certain nombre d'ouvrages, les comptes rendus de Dissidences et d'Aden. Signalons enfin que ce numéro est dédié à un des fondateurs de ce collectif des études nizaniennes, Maurice Arpin, auquel Anne Mathieu rend hommage.

 

 

Clio, n° 29, 16 juin 2009

1. Le rapport entre féminisme et communisme est ambigu, souvent difficile certes, mais parfois aussi productif. C'est ce que démontrent les contributions du numéro 6 d'Aden, revue publiée par le Groupe Interdisciplinaire d'Études Nizaniennes, consacré à cette thématique. L'approche choisie est biographique et littéraire. C'est d'abord à travers la trajectoire et les écrits d'actrices et d'acteurs historiques que sont abordées la question de la place des femmes et du féminisme dans le communisme et, dans le cas de Louise Weiss, celle aussi de l'influence du communisme sur son féminisme libéral. Sont ainsi présentées la journaliste Magdeleine Paz, la photographe Marie-Claude Vaillant-Couturier (dite "Marivo"), la romancière et journaliste Simone Téry, Alice Rühle-Gerstel, romancière, journaliste, psychanalyste et éditrice, Dolores Ibarruri, dite La Pasionaria, et Federica Montseny, toutes deux des dirigeantes du mouvement ouvrier espagnol. Deux textes se penchent sur les représentations des femmes et de leur corps dans le roman communiste à thèse d'inspiration réaliste-socialiste, chez Paul Nizan et Louis Aragon. Enfin, une dernière contribution reconstitue la formation, l'action et les positions des Mujeres Libres, mouvement féministe anarcho-syndicaliste espagnol à l’existence brève (1936-1939), mais d’autant plus remarquable par le radicalisme de ses positions.

2. Dans une deuxième partie du numéro sont rassemblés des textes et des témoignages de la première moitié du XXème siècle et plus particulièrement de l'entre-deux-guerres, qui ont paru dans la presse de gauche française, comme Ce Soir, Vendredi, Marianne, Russie d'aujourd'hui ou encore La Révolution prolétarienne. Si le choix porte d'abord sur des textes provenant d'intellectuelles, de militantes, de journalistes et de romancières françaises avec Suzanne Buisson, Maria Vérone, Raymonde Machard, Hélène Gosset, Andrée Viollis, Édith Thomas, Henriette Valet, Germaine Dulac, Henriette Nizan, Andrée Marty-Capgras, Madeleine Jacob ou encore la traductrice Denise Van Moppès, il comprend aussi des Américaines avec Janet Flanner, Agnès Smedley et Martha Gellhorn, ainsi que l'anarchiste Russe Ida Mett, née Gilman. Il s'agit de textes de femmes ayant accédé à la prise de parole publique, de sensibilités politiques diverses allant du républicanisme radical à la gauche libertaire. Deux grands thèmes organisent cette rubrique : la condition féminine et l'engagement. L'éventail des sujets est large, de la dénonciation de l'exploitation des femmes (et des hommes) dans le capitalisme et la répression exercée par des forces contre-révolutionnaires (comme le Kuomintang en Chine) au reportage ethnographique en passant par la critique de l’hypocrisie de nombreux militants de gauche face à l'égalité, la défense de l'U.R.S.S. et la prise de position en faveur de l'Espagne républicaine. Impossible de résumer tous ces écrits. Mentionnons simplement le texte d'Henriette Valet, intitulé « Maîtres et servantes », véritable protocole d'observation participante dans un bureau de placement de bonnes. De manière sobre, par la simple description des lieux et des modalités d'accueil et la retranscription des bavardages dans cette salle d'attente, se dessine un portrait saisissant de la violence quotidienne qui se joue dans ces structures de « domination rapprochée » que représente le rapport entre employées de maison et leurs patron(ne)s (1).

3. Ce que démontrent les diverses contributions biographiques, c'est que le communisme, s'il a procuré un vecteur pour l’engagement politique, a aussi pu offrir des opportunités d’expression intellectuelle, artistique et culturelle et donner accès à l'espace public à des femmes auxquelles la plupart des sociétés occidentales refusaient encore le droit de vote, mais aussi le statut de personnes politiques. Il a servi d'espace de rencontres stimulantes, de lieu de sociabilité ou simplement de pôle de référence. Sans pour autant que les conditions de réception d'une œuvre soient vraiment égales. D'ailleurs, pour certaines des femmes en question, c'est en tant qu'épouse, compagne ou amante qu'elles s'intègrent à ce milieu. Cela n'empêche pas qu'elles font souvent preuve d'une grande autonomie de pensée, comme c'est le cas d'Alice Rühle-Gerstel - née à Prague dans une famille juive assimilée, mariée à Otto Rühle, un des fondateurs du Parti communiste allemand en 1919, et amie de Milena Jesenska - qui s'efforce de lier la psychologie individuelle et le marxisme et rédige de nombreux textes sur l’émancipation de la femme. Cela dit, c'est surtout la lecture critique de son roman Der Umbruch oder Hanna und die Freiheit (La Révolution ou Hanna et la liberté), malheureusement toujours sans traduction française, qui nous fait découvrir une écrivaine de gauche sans œillères. Celle-ci ne recule pas devant la remise en question de l'évolution soviétique et du parti communiste. Le retour des valeurs « bourgeoises », la fidélité dans le mariage, la glorification de la vie de famille, l'interdiction de l'avortement, tout cela ne va-t-il pas mener au renvoi des femmes au foyer, se demande son héroïne en 1936. Ne faut-il pas quitter le P.C. si l'on veut défendre le socialisme ? Quitter oui, mais pour aller où ? Peu d'écrivains ont osé affronter ouvertement ces dilemmes de la gauche dans les années trente. Et encore moins à partir d’un point de vue féministe.

4. Les deux contributions sur les représentations féminines chez Nizan et Aragon illustrent l'ambiguïté doctrinale du rapport entre communisme et féminisme. Elle se cristallise dans la femme bourgeoise. Ennemie par sa classe, elle est pourtant aussi opprimée par son genre. Oisive, elle est l'image par excellence de ce qu'abhorre idéologiquement le communisme. C'est un parasite de la société. Elle jouit de ses capitaux et les fait mutuellement fructifier. C'est par son capital physique que souvent elle accède au capital tout court. Mais jeunesse et beauté passent et, avec l’âge, elle est renvoyée au fait qu’elle n’était in fine qu’un simple objet d’échange pour les hommes. Victime ou profiteuse ? Séductrice ou abusée ? La position des deux écrivains oscille, mais la réduction de la femme bourgeoise à sa sexualité en tant qu'épouse ou courtisane est fortement teintée de misogynie. A-t-elle sa place dans la lutte du mouvement ouvrier pour le projet d'une société nouvelle ? Aragon, dans son roman à thèse Les cloches de Bâle, ne parvient à trancher le nœud gordien que par un impératif volontariste : la femme doit adhérer au parti (communiste) pour réaliser son émancipation. Or, entre une Clara Zetkin, emblématique de la Femme Nouvelle, et les autres héroïnes, prisonnières de leur origine sociale, il n'y a pas l'esquisse d'une passerelle. Nizan, dans ses romans La Conspiration et Le Cheval de Troie, reste lui aussi prisonnier du schème femme bourgeoise représentante de la classe dominante - femme prolétarienne victime. Si le corps féminin y prend une place importante et qu'il y est décrit avec empathie, c'est d'abord à des fins militantes. Et les personnages féminins ne sont guère de véritables actrices pour elles-mêmes, le plus souvent elles sont simplement présentes aux côtés des hommes.

5. Le grand mérite de ce numéro est d'avoir rassemblé ces itinéraires et ces textes épars, souvent oubliés et difficilement accessibles sans de longues recherches en archives. Mais quels sont les critères de sélection ? Si les contributions sont presque toutes de haut niveau, on aurait néanmoins souhaité une introduction plus fouillée et Magdeleine Paz aurait mérité une présentation moins impressionniste. Dans l'ensemble, cet ouvrage volumineux défriche avec bonheur un terrain historiographique encore largement vierge. Gageons qu'il s'avèrera un outil de travail utile à toute recherche future sur féminisme et communisme. Notons aussi en passant l'utilité du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français (DBMOF) qui sert de référence à de nombreuses notices biographiques de ces auteures.

 

Brigitte Studer.

(1) Dominique Memmi, « Mai 68 ou la crise de la domination rapprochée », in Dominique Damamme, Boris Godille, Frédérique Matonti, Bernard Pudal (Dir.), Mai-Juin 68, Paris, Éditions de l'Atelier, 2008, p. 35-46.

[La mise en ligne de cette revue de presse est due à Thierry Altman]